Le coronavirus
Le coronavirus responsable de la pandémie actuelle fait partie d’un groupe de virus connu depuis très longtemps, à la fois chez l’homme et chez les animaux. Cependant, il présente un très grande diversité génétique et ses différentes souches ne sont pas nécessairement apparentées, que ce soit au niveau des hôtes, de la transmission, des symptômes ou encore de la réponse immunitaire.
Les plus avertis d’entre vous connaissent bien le coronavirus du chat, dont la forme légère cause de simples diarrhées et la forme sévère (mutée) occasionne des lésions aux vaisseaux sanguins avec la plupart du temps une issue fatale. Ce coronavirus est un alpha coronavirus et n’a aucun rapport avec le Covid19, un beta coronavirus.
Les chauve souris sont le réservoir naturel de la plupart des coronavirus et en fonction de la souche, les virus peuvent arriver jusqu’à l’homme via un animal intermédiaire. Dans le cas du Covid19, on soupçonne jusqu’ici le pangolin.
Une caractéristique commune aux coronavirus est qu’il sont assez sensibles aux biocides et même aux détergents. Il est donc fondamental de bien se laver les mains au savon et ensuite de se les passer au gel hydro-alcoolique et également de bien nettoyer les surfaces par exemple à l’eau de javel.
Le coronavirus chez nos animaux domestiques
Jusqu’ici, nous savons que le coronavirus a été détecté chez des chiens et des chats.
Deux chiens ont été testés positifs mais sans symptômes, avec une faible charge virale et une séroconversion avérée (une réponse adaptée du système immunitaire).
Début mars, la Belgique a fait parler d’elle car l’Université de Liège a présenté le premier cas de chat infecté. Celui-ci présentait des symptômes généraux tels que fièvre et abattement, des symptômes digestifs (vomissements) et des symptômes respiratoires. L’Université a envisagé l’hypothèse d’une atteinte par le coronavirus car la propriétaire avait été diagnostiquée positive et était d’ailleurs en confinement. Depuis lors, une étude très sérieuse en Chine sur 143 chats montre que le virus peut effectivement se transmettre à cet animal. Une autre étude rétrospective a montré qu’avant la pandémie, aucun chat n’était porteur et qu’à l’heure actuelle, environ 15 % des chats auraient été en contact avec le virus et développé une réaction immunitaire (les anticorps ont été détectés).
Parmi tous nos animaux domestiques en Europe, il semble que le chat soit la seule espèce à potentiellement en être sérieusement affectée.
De manière anecdotique, le coronavirus affecte également le hamster doré, avec des symptômes très proches de l’être humain. Cet animal pourrait être un objet d’étude précieux pour mieux connaître le virus chez l’homme voire même nous aider à développer un vaccin.
Faut-il avoir peur de se faire contaminer par nos animaux ?
Certainement, non. C’est vrai qu’un animal pourrait potentiellement transmettre le virus à un être humain, même si cela n’a pas été encore démontré. Cependant, ce sont plutôt les animaux qui ont à craindre que nous les infections que l’inverse. En effet, quand on y réfléchit, nos animaux domestiques vivent en permanence en état de confinement : ils fréquentent tout le temps les mêmes individus, se méfient et gardent leurs distances des individus étrangers, ne sortent pas beaucoup de la maison. S’il y a une précaution à prendre, c’est que si l’un d’entre nous est testé positif au coronavirus et que son animal présente des symptômes similaires, il faut le signaler à un vétérinaire et confiner son animal de manière stricte à la maison (aucune sortie). Aucune désinfection n’est à appliquer à un animal : n’oublions pas qu’ils sont entre autres très sensibles à l’alcool, qui pénètre particulièrement bien à travers les coussinets et peut les intoxiquer.